Cela fait maintenant plus de six ans que j’ai entamé mon parcours dans la com, d’abord chez l’annonceur puis en agence. Le machisme, je ne l’ai pas encore rencontré, du moins pas de manière frontale. Certes, on me colle volontiers une étiquette de gentille féministe, car je suis la fille qui devient toute rouge au moindre abus de langage (souvent, des expressions malheureuses dont on ne réfléchit même plus au sens, tant elles sont ancrées dans le système). Certes, ma condition de femme, ou plutôt de jeune femme, a pu encourager quelques tendances paternalistes (bienveillantes, mais infantilisantes) chez mes managers.
La meilleure arme féministe : la méritocratie
Dans les environnements professionnels que j’ai connus, les rapports de force étaient dominés par des critères autres que le sexe : le diplôme ; l’expérience ; le travail ; le talent. La méritocratie n’a pas de sexe. Reste à permettre aux garçons et aux filles d’avoir accès aux mêmes études, et ça c’est autre débat. Nous parlons d’un secteur associé aux études littéraires, domaine investi par les filles. C’est du côté des carrières scientifiques que le bât blesse le plus.
Pour en finir avec la mère courage
On entend partout que les femmes ont tendance à se dévaloriser au sein de l’entreprise, tandis que les hommes sont plus prompts à faire entendre leurs intérêts. Les femmes seraient dans l’action et l’efficacité discrète, tandis que les hommes passeraient leur temps à fanfaronner. Peut-être (et encore, ce n’est pas très sympa pour les hommes qui font bien leur job).
Le problème, c’est que l’analyse peut vite dériver. Nous oscillons toujours entre la vision culturelle et la vision naturelle des choses. C’est le discours qui consiste à dire que hommes et femmes n’ont pas les mêmes qualités « naturelles ». Vient alors le sacro-saint archétype de la femme mère, plus humaine, plus proche des gens, plus encline à gérer plusieurs choses en même temps car « c’est dans ses gênes de maman ».

Blanche-Neige en desperate housewife par Dina Goldstein
BULLSHIT.
Les modèles qui nous paraissent évidents sont construits de toutes pièces, et il faut les détruire pour de bon. Le simple fait d’aménager un fonctionnement spécifique pour que les mamans puissent aller chercher leurs enfants me rend folle : la démarche est indispensable mais ce sont les parents qui sont concernés, pas uniquement les mères. En pur produit de la génération Y, il ne me vient pas à l’idée de renoncer à ma carrière au profit de celle de mon mari. C’est 50/50, et c’est tout ! À quand le vrai changement des mentalités ?
Non, les femmes ne sont pas plus douces et plus conciliantes par nature. Mettre en avant des qualités soi-disant typiquement féminines pour justifier l’accès des femmes au management est une bêtise. Comme l’a si bien dit Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »
Nourrir la solidarité entre les générations
Au-delà de la guerre des sexes, c’est un autre conflit qui se joue en entreprise : celui des générations. Méfiance des aînées face aux jeunettes qui débarquent avec la maîtrise des nouvelles technologies, angoisse des plus jeunes à l’idée de s’imposer dans un monde dont elles ne maîtrisent pas les codes. Avec ce réseau de femmes, Communication & Entreprise favorise la bienveillance entre des femmes communicantes issues de toutes les générations. C’est cet axe qui me touche le plus.
Alors si vous êtes une femme communicante, rejoignez le mouvement !